Le développement du langage - L'entrée dans le langage (12-18 mois)
A la fin de sa première année, l’enfant se fait comprendre essentiellement par son babillage, son intonation et la communication non verbale, au moyen de mimiques et de gestes. Il est devenu un expert de sa langue maternelle qu’il a longuement analysée durant 1 an : la recherche montre que bébé est capable dès 12 mois de reconnaître la bonne prononciation des mots et les bases de la grammaire de sa langue en distinguant les mots "de fonction" (le, elle, dans…) des mots "de contenu" (soleil, sauter…). Ainsi, même si à cet âge l’enfant parle peu, son attention est loin d’être passive…
Vous observerez que ses tentatives de communication sont nombreuses. Son babillage basé sur les sonorités fréquentes de sa langue maternelle lui sert à exprimer diverses intentions de communication. Bébé va d’ailleurs souvent associer à ses sons un geste du doigt : il babille et pointe en même temps. Ce « pointage communicatif » est une étape cruciale dans le développement du langage reflétant l’envie de bébé de communiquer. L’enfant possède ainsi un répertoire étendu d’actes de communication : tantôt, il nous montre quelque chose, tantôt, il nous fait une demande ou simplement, souhaite attirer notre attention, voire exprimer sa satisfaction. Ce pointing lui permet d’exprimer différentes intentions et d’échanger de manière variée avec son entourage.
Les parents ont naturellement une posture très juste ; ils renvoient au tout-petit les bonnes formes de langage et les enrichissent en même temps. Les mamans complètent souvent les énoncés de leur boutchou en les ramenant à des expériences connues. Par exemple, l’enfant regarde un chien qui passe en disant « /WA/WA/ ». La mère, qui sait que /WAWA/ veut dire « chien », répondra généralement : « Oui, c'est un chien. Il aboie le chien. Toi aussi tu as un chien en peluche ». Le parent fait ainsi référence à quelque chose de connu, appartenant au quotidien de l’enfant, qui lui permet d’assembler les différents « morceaux de monde ». De plus, le cerveau du jeune enfant enregistre parfaitement les mots prononcés par le parent et l’intonation selon les interactions.

Vers 13 mois, lorsque l'enfant babille, la recherche montre que la syllabe finale de son énoncé est significativement allongée, ex. /TADAPAPAAAA…/
Bien souvent, les parents fous de joie réagissent très positivement à cet allongement en lui donnant du sens : « Papa ? Tu as dit « papa » ? Oui, c’est papa ». Cette reformulation et cet encouragement positif contribuent à donner envie à l’enfant de recommencer. L'enfant, qui contrôle de mieux en mieux sa voix, est incité à dire ses premiers mots et à « entrer dans le langage » à son rythme. Entre 12 et 15 mois, l'enfant s’exprime généralement par 2 - 3 mots, qui reprennent les mêmes sons qu'il a expérimentés lors de ses babillages, à savoir des mots de 2 syllabes identiques ou proches (par exemple, "PAPA" ou "TATO" pour « gâteau »). Ces mots ont véritablement une valeur représentative dans l’esprit du tout-petit, ils vont lui servir à désigner, ordonner et s’exprimer.
Entre 12 et 20 mois, des mots courts (par ex. “CORE pour « encore », “OUI”, “NON”) vont enrichir son langage, ce qui lui permettra de mieux se faire comprendre. À cet âge, de nombreuses onomatopées émergent également, par ex. « BOUM ». L’enfant s’amuse souvent à répéter des bruits ludiques pour désigner un objet (“VROUM”, pour nommer une voiture, « DRING » pour une sonnerie) ou un animal (« MEUH » pour une vache). C’est ainsi que le tout-petit entre dans le langage, au gré de ses envies, des sollicitations et des interactions de qualité qu’il partage avec son entourage.
Vidéo 1 : Quand et comment l'enfant va dire ses premiers mots ?
Vidéo 2 : Comment accompagner l'entrée dans le langage ?
