Le sommeil : un besoin indispensable pour le tout jeune enfant
Le sommeil est indispensable à la bonne santé aussi bien psychique que physique. Mais nous ne sommes pas tous égaux devant nos besoins de sommeil ni dans la capacité à s’endormir, ni dans la qualité du sommeil qui dépend de facteurs aussi bien externes (lumière, bruit, ...) que internes (stress ou préoccupations, difficulté à la séparation, ...).
Les besoins de sommeil
Les besoins de sommeil de l’adulte et du tout jeune enfant sont différents. Le besoin de sommeil varie en fonction de l’âge.
- Le nouveau-né : son sommeil journalier moyen est de 16 heures. Il existe cependant des variations d’un enfant à l’autre sans que cela gêne sa maturation. Le nouveau-né ne connait pas l’alternance jour/nuit. Les deux premiers mois, les plages de sommeil se répartissent tout au long des 24 heures. Son cycle de sommeil dure environ 50 minutes. Son rythme est essentiellement lié à la sensation de satiété. Puis, peu à peu, le sommeil se structure et les périodes d’éveil s’allongent. Vers 3 mois, le bébé peut commencer « à faire ses nuits ». De la naissance à 4/6 mois, la structure du sommeil n’est pas encore solide. L’enfant peut ainsi se réveiller plusieurs fois dans la seconde partie de la nuit, son sommeil étant très fragile entre deux cycles.
De six mois à 3 ans : l’enfant va réduire progressivement son temps de sommeil diurne.
- Vers 6 mois : 3 à 4 siestes journalières et la nuit, soit au total 15 h par jour.
- Vers un an : le sommeil est divisé en trois temps : deux siestes et la nuit. Les cycles s’allongent, environ, 70 minutes, et les phases de sommeil aussi ; il dort environ 14 h par jour.
- Entre 18 mois et 3 ans, l’enfant fait une sieste (sommeil) diurne et sa nuit (sommeil nocturne). Il dort entre 12 h et 14 h par jour.
Nous voyons que les besoins de sommeil des jeunes enfants restent élevés et diminuent très lentement. Vers 10 ans, l’enfant a encore besoin de 10 h de sommeil et chez l’adolescent de 8 à 9 h. Soit pour un lycéen se levant à 7 h, la nécessité d’être endormi à 10 h du soir ! Enfin chez l’adulte de 7 à 8 h par nuit, mais nous ne sommes pas tous égaux quant à notre besoin de sommeil.
Le rôle du sommeil et ses enjeux
Le sommeil lent et profond, qui occupe les deux tiers du cycle, permet la récupération de la fatigue physique. Il favorise la maturation du cerveau par la sécrétion de l’hormone de croissance et stimule les défenses immunitaires.
Le sommeil paradoxal permet la récupération psychique et favorise la maturation du système nerveux. C’est le temps de la mémorisation des apprentissages et de l’intégration des acquisitions. Pendant cette phase, l’enfant organise ses connaissances.
S’endormir et ne pas se réveiller : tout un art !
Pour un tout jeune enfant, de même que pour certains adultes, s’endormir, c’est-à-dire passer du monde de l’éveil au monde du sommeil et / ou ne pas se réveiller la nuit, n’est pas toujours si simple.
Pourquoi ? Il y a dans la vie du jeune enfant certaines périodes plus ou moins propices. La période de 6 mois à 3 ans est celles pour certains enfants des difficultés du coucher. Tout d’abord parce que s’endormir, c’est se séparer et il a peur de s’abandonner à ce monde inconnu du sommeil peuplé parfois de rêves étranges ou de cauchemars. L’enfant plus conscient de lui-même et de son environnement va également tester les réponses et chercher ses limites en s’opposant. Cette période est surtout l’âge des éveils multiples de seconde partie de nuit. Ils sont fréquents parfois après chaque cycle de sommeil soit tous les 50 à 70 minutes !
Contrairement aux adultes, et encore, l’enfant n’a pas conscience des bienfaits du sommeil sur sa santé psychique et physique. Il ne se focalise que sur la perte de ce monde familier que représente le fait d’aller au lit.
Alors comment faire pour que ce moment d’aller dormir ne se transforme pas en combat quotidien et comment favoriser un sommeil le moins perturbé possible ?
Tout d’abord en créant un rythme du coucher qui vont peu à peu synchroniser les rythmes de l’enfant avec les rythmes extérieurs. La régularité des repas, des moments de jeux, de promenade, d’échanges avec l’entourage, vont l’aider à réussir la transition et faire disparaitre les difficultés d’endormissement et les éveils de nuit prolongés.
L’établissement de rituels du doudou, du brossage des dents ou de l’histoire racontée favoriseront également cette transition harmonieuse. L’enfant doit pouvoir anticiper ce moment d’aller se coucher. En réduisant les sources d’excitations externes - bruit, mouvement, luminosité- en parlant moins fort, l’enfant percevra à ses signes qu’il est temps d’aller au lit. Mais surtout soyez détendu ! L’enfant à cet âge est excessivement sensible à l’état émotionnel des adultes. Des parents tendus par leur journée de travail ou trop fatigués et qui « attendent » que leur enfant dorme, transmettent leur état émotionnel à leur enfant. Le désir manifesté par certains parents que leur enfant aille se coucher « vite » ne fait que renforcer la plupart du temps la peur de la séparation chez celui-ci et son opposition. Alors si votre enfant a du mal à s’endormir ou se réveille de nombreuses fois la nuit, n’essayez pas à tout prix qu’il dorme mais voyez comment vous vous pouvez dormir et vous reposez !