Joie, colère, tristesse… Votre enfant va passer par toutes sortes d’émotions qui bien souvent vont être dur à gérer pour lui car ce sont des choses nouvelles. C’est en grandissant qu’il arrivera à mieux les appréhender, les contrôler et mettre des mots sur ce qu’il ressent. Mais comment l’aider dans cette démarche ?
1. Les différentes émotions au cours des ans
Il existe 6 émotions primaires, appelées également de base ou universelles, qui sont les premières vécues par les enfants : joie, tristesse, dégoût, peur, colère et surprise.
Les émotions secondaires arrivent entre 15 et 24 mois et sont celles liées à la conscience de soi comme la gêne ou la jalousie. L’enfant prend en effet conscience qu’il est un être à part entière, différent des autres et peut ressentir différentes émotions lorsqu’il se compare aux autres.
Vers 3 ans, de nouvelles émotions secondaires apparaissent lorsque l’enfant prend conscience des règles, des normes et des objectifs à atteindre. Il va alors découvrir la culpabilité, l’embarras ou la fierté.
Avec le temps votre enfant grandit et il comprend mieux le monde qui l’entoure. Cela va donc modifier ses réactions et ses émotions dans des situations données. Par exemple, une personne déguisée en monstre fera peur à votre enfant de 3 ans mais à 5 ans elle ne lui fera peut-être plus peur car il aura compris le principe du déguisement, que c’est une personne qu’il connait qui se fait simplement passer pour quelqu’un d’autre.
2. Comprendre les émotions des autres
Parallèlement à ses propres émotions, votre enfant va apprendre à décoder celles des autres.
Vers 4 mois il va commencer à percevoir certaines émotions comme la joie et la tristesse mais durant toute sa 1e année il ne les comprend pas. Vers 1 an il va capter les émotions qu’il perçoit et l’adapter à son comportement. Ainsi il peut se mettre à pleurer ou rire simplement parce qu’il vous voit triste ou heureux même si lui-même ne ressent pas ces émotions. À 3 ans les enfants arrivent à décoder quasiment toutes les émotions mais les confondent parfois (entre la tristesse et la colère par exemple).
Pour que votre enfant gère au mieux ses émotions il faut avant tout qu’il les reconnaisse, qu’il les comprenne et qu’il arrive ensuite à les exprimer.
Ce triptique permet d’acquérir une « compétence émotionnelle » qui facilitera le développement de votre enfant. Selon des scientifiques, cela permettrait également d’accroitre la réussite scolaire, d’améliorer ses relations sociales et d’être plus apte à résoudre des conflits.
3. Comment l’aider à développer sa compétence émotionnelle ?
Répondre à ses besoins en le réconfortant et en lui apportant des soins adaptés lorsqu’il est en situation de détresse
Donner l’exemple en canalisant vos émotions pour qu’il apprenne à en faire de même.
Mettre des mots sur vos émotions et celles de votre enfant. Il n’est pas nécessaire d’attendre que votre enfant sache parler. Il apprendra ainsi le vocabulaire des émotions dès lors qu’il apprendra le langage.
Ne pas négliger ses émotions en ne les prenant pas au sérieux. Dites-lui que vous comprenez qu’il soit triste ou énervé ou bouleversé face à telle ou telle situation. Il se sentira alors réconforté et plus en confiance. Il aura moins tendance à manifester ses émotions de manière inacceptable. Bien sûr si en revanche ses réactions sont injustifiées dites-le lui.
L’aider à lire les émotions sur les visages, que ce soit le vôtre ou dans les livres. Savoir lire sur les visages facilite les relations sociales en permettant l’adaptation de son comportement à la situation.
Lui dire des mots réconfortants à se répéter quand il est en situation de détresse
Lui lire des livres sur les émotions comme Au fil des émotions, Betty voit rouge et Grosse colère sur la colère, Fais-toi rire sur la joie, Les petits bonheurs sur la sérénité
Gérer ses crises de colères en lui demander d’exprimer ce qui ne lui convient pas ou de trouver une alternative pour obtenir ce qui lui conviendrait. Par exemple son frère joue avec un jeu auquel il aimerait bien jouer. Soit il demande à son frère s’il peut lui prêter, mais si celui-ci refuse alors il trouve un autre jeu auquel il aimerait jouer.
Vous pouvez également détourner son attention en lui parlant d’autre chose.
Si malgré tout il pique une grosse colère, le mieux est d’attendre que cela lui passe tout en restant à côté de lui. Dans ces moments-là, essayer de le raisonner ne sert à rien car il montra le ton encore plus. Ensuite vous pourrez le serrer contre vous et lui demander d’expliquer ce qui l’a mis en colère.
L’aider à développer son empathie. Elle n’apparaît réellement que vers 4-6 ans mais dès 18 mois ils peuvent déjà montrer des gestes empathiques en apportant par exemple leur doudou à quelqu’un qu’il voit triste.
Il est important de valoriser ses gestes empathiques dès son plus jeune âge car cela montre qu’il sait se préoccuper des autres. Il est également nécessaire de lui montrer les effets que peuvent avoir ses comportements sur les autres. Il réalisera alors que ses actions peuvent avoir des conséquences sur eux et qu’ils peuvent avoir des besoins et des envies différents des siens.